Le tribunal criminel économique d’Alger a prononcé ce jeudi une peine de 10 ans de prison ferme à l’encontre de trois anciens candidats à l’élection présidentielle de 2024, reconnus coupables de corruption et d’achat frauduleux de parrainages électoraux, dans ce qui constitue l’un des plus grands scandales électoraux qu’ait connu l’Algérie ces dernières années.
Un système de parrainages détourné
Lors de l’élection présidentielle de décembre 2024, chaque candidat devait réunir un nombre important de parrainages d’élus et de citoyens.
Selon le parquet, les trois accusés — dont les noms n’ont pas été révélés en vertu des règles de procédure — ont mis en place un réseau structuré pour acheter ces parrainages de manière illégale.
L’enquête, lancée en février 2025, a mis en évidence l’existence de réseaux d’intermédiaires chargés de collecter les parrainages contre rémunération. Des sommes d’argent ont ainsi été versées à des élus locaux ou à des citoyens vulnérables.
Un procès sous l’œil attentif de l’opinion publique
Le procès, qui s’est tenu pendant plusieurs semaines à Alger, a été largement suivi par l’opinion publique.
Le procureur a qualifié ces actes de « pratiques mafieuses » portant gravement atteinte à l’intégrité du processus démocratique.
Bien que les accusés aient reconnu une partie des faits qui leur étaient reprochés, ils ont tenté de les justifier en évoquant des « pratiques répandues » et la pression du calendrier électoral.
Le tribunal n’a pas retenu ces arguments et a rendu un jugement sévère :
- 10 ans de prison ferme
- 5 millions de dinars algériens d’amende pour chacun des accusés
- Interdiction d’exercer toute fonction publique pendant 10 ans
Une affaire qui met en lumière les failles du système électoral
Cette affaire met en évidence de graves failles dans le système de collecte des parrainages électoraux en Algérie.
De nombreux observateurs appellent désormais à une réforme en profondeur des mécanismes encadrant la candidature aux élections, afin de garantir la sincérité des scrutins futurs.
Dans un communiqué officiel publié après l’annonce du jugement, le gouvernement a réaffirmé son engagement à « lutter contre toutes les formes de corruption électorale » et à œuvrer pour restaurer la confiance des citoyens dans les institutions publiques.
Une onde de choc politique
Ce verdict a provoqué un véritable choc dans les milieux politiques.
Si certains partis d’opposition ont exprimé leur inquiétude face à ce qu’ils qualifient de « climat général de suspicion » entourant désormais le processus électoral, les partisans du pouvoir ont salué cette décision, la qualifiant de « mesure salutaire pour renforcer l’éthique de la vie publique ».
Ce jugement pourrait marquer un tournant décisif : c’est en effet la première fois que des candidats de premier plan sont condamnés en Algérie pour avoir tenté de manipuler une élection présidentielle.
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