Agence El-Hodh d’Information
Mercredi 29 octobre 2025
Dans un nouveau développement de la lutte contre la corruption en Algérie, le tribunal d’Alger a prononcé ce mercredi des peines de prison à l’encontre de deux anciens ministres du gouvernement algérien, dont l’ex-porte-parole du gouvernement et ministre de la Communication Hamid Grine, ainsi que l’ancien ministre de la Communication Jamal Kaouane, condamnés dans une affaire de détournement de fonds publics et d’octroi d’avantages indus, connue sous le nom de dossier de l’Agence nationale d’édition et de publicité (ANEP – deuxième affaire).
Selon les conclusions de l’enquête, ce dossier a révélé un vaste réseau d’abus dans la distribution de la publicité institutionnelle. D’importantes sommes d’argent ont été attribuées à des organes de presse fictifs ou à faible diffusion, avec des factures gonflées, causant ainsi d’importantes pertes pour le Trésor public. Le tribunal a condamné Jamal Kaouane à huit ans de prison ferme et Hamid Grine à quatre ans de prison ferme, tandis que d’autres cadres de l’agence ont également écopé de peines de prison de différentes durées.
Une vaste campagne contre la corruption
Ces condamnations s’inscrivent dans une campagne nationale de grande envergure menée par le président Abdelmadjid Tebboune pour combattre la corruption et récupérer les richesses détournées. Le chef de l’État a déclaré que l’Algérie cherche à récupérer plus de trente milliards de dollars d’avoirs publics volés au cours des dernières années. Il a précisé que les enquêtes se poursuivent à l’intérieur du pays comme à l’étranger, et que des négociations sont en cours avec plusieurs États occidentaux où ces fonds ont été déposés, afin d’en obtenir le rapatriement par les voies judiciaires et diplomatiques.
Coopération internationale et récupération des avoirs
Les autorités algériennes travaillent actuellement au suivi des actifs acquis à l’étranger grâce à l’argent public détourné. Parmi eux figure un hôtel cinq étoiles en Espagne, acheté par un homme d’affaires algérien poursuivi pour corruption, et remis récemment aux autorités espagnoles dans le cadre d’une coopération avec Alger. Ce geste illustre un tournant dans la position européenne face aux affaires de corruption transnationale et témoigne du sérieux de la politique algérienne visant à récupérer les fonds publics, où qu’ils se trouvent.
Vers une nouvelle ère de responsabilité
Ces développements marquent le début d’une nouvelle ère de responsabilité en Algérie, où les hautes fonctions ne garantissent plus l’immunité. Le procès et la condamnation de deux anciens ministres, dont un porte-parole du gouvernement, envoient un message clair : la justice algérienne entend poursuivre la lutte contre la corruption jusque dans les plus hautes sphères du pouvoir.
Alors que d’autres enquêtes se poursuivent concernant des sommes d’argent utilisées pour acquérir des biens et des entreprises à l’étranger, la société algérienne observe ces procès avec une attention mêlée d’espoir et de prudence, se demandant si cette campagne marquera réellement la fin de “l’argent politique” ou si elle ne sera qu’un nouvel épisode d’une longue bataille contre la corruption.
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