Alors que la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer sous le poids du blocus israélien, des dizaines d’organisations à travers le monde ont relancé des initiatives citoyennes et non-violentes pour forcer l’attention de la communauté internationale et tenter de briser l’isolement imposé à plus de deux millions de Palestiniens. Deux actions phares en 2025 symbolisent cette mobilisation : la Freedom Flotilla « Madleen » et la Global March to Gaza.
Freedom Flotilla 2025 : Le navire « Madleen » en route vers Gaza
La flottille 2025, coordonnée par la Freedom Flotilla Coalition (FFC), a vu le navire Madleen (anciennement Barcarole) lever l’ancre depuis la Sicile début juin 2025. À son bord : une cinquantaine d’organisations humanitaires, des militants pacifistes, des parlementaires, des médecins, et des personnalités connues comme Greta Thunberg ou l’avocate franco-palestinienne Rima Hassan.
Objectif : acheminer de l’aide humanitaire et symboliquement briser le blocus maritime imposé à Gaza depuis 2007.
Particularité : le navire a également porté secours à quatre migrants en Méditerranée au cours de sa traversée, soulignant l’esprit humanitaire global de la mission.
Malgré le risque élevé d’interception par la marine israélienne – qui a averti qu’elle empêcherait toute entrée dans les eaux de Gaza – l’équipage poursuit sa mission, entouré d’un fort soutien international et sous l’œil vigilant de l’ONU et de plusieurs ONG.
« Nous naviguons pour l’humanité, pas pour la provocation. » – Un porte-parole de la flottille
Global March to Gaza : la mobilisation terrestre renaît
Parallèlement, une autre campagne appelée Global March to Gaza a été relancée depuis plusieurs capitales arabes, africaines et européennes. L’objectif : organiser des manifestations massives, marches symboliques et rassemblements aux frontières de la Palestine historique pour dénoncer le siège et réclamer l’ouverture des passages humanitaires.
Des milliers de manifestants se sont déjà mobilisés en Jordanie, au Liban, en Égypte, en Afrique du Nord et en Europe, certains tentant de se rapprocher symboliquement des frontières fermées. L’initiative s’inspire des grandes marches organisées entre 2011 et 2012, et se veut un mouvement de masse, pacifique, transfrontalier, transcendant les divisions politiques.
Mot d’ordre : “Let Gaza Live” – Laissez Gaza vivre.
Un message clair à la communauté internationale
Ces deux initiatives – maritime et terrestre – visent à alerter les consciences, mais aussi à mettre à l’épreuve le droit international humanitaire. De nombreuses ONG affirment que le blocus constitue une punition collective contraire aux conventions de Genève.
Les militants ne réclament pas seulement l’acheminement d’aide, mais la fin du siège, la liberté de circulation, et la dignité pour les civils de Gaza. Ils appellent les gouvernements à cesser leur silence, et les peuples à agir.
Risques et précédents
Historiquement, ces actions ont été accueillies par :
- Des arraisonnements en mer, parfois violents (comme avec le Mavi Marmara en 2010),
- Des arrestations et expulsions, sans issue judiciaire,
- Des campagnes de délégitimation, accusant les militants d’« ingérence politique ».
Israël, invoquant des raisons sécuritaires, considère ces actions comme des provocations. Mais pour les militants, le silence est devenu insupportable.
En 2025, la lutte pour Gaza dépasse les lignes géographiques. Elle prend la mer, foule la terre, et traverse les consciences. La flottille Madleen et la Global March to Gaza rappellent que des citoyens du monde refusent d’abandonner Gaza à son sort.
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