Touil, Prefecture de la wilaya du Hodh El Gharbi : absente des projets de développement, bien présente dans la douleur - وكالة الحوض للأنباء

Touil, Prefecture de la wilaya du Hodh El Gharbi : absente des projets de développement, bien présente dans la douleur

Par : L’Ingénieur El Hadj Sidi Brahim Sidi YahyaRédaction – Agence El Hodh d’InformationNouakchott – Mauritanie À l’extrême orient de la Mauritanie, là où le sable murmure ...
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À l’extrême orient de la Mauritanie, là où le sable murmure les rêves des hommes et où la vie s’accroche aux fils ténus de l’espoir, repose Touil, une prefecture administrativement jeune, mais pratiquement absente des plans de développement.
Une localité digne et fière, née de la souffrance et endurcie par l’oubli, jusqu’à incarner, dans ses moindres détails, la définition complète de la marginalisation.

Lors de sa visite à Aioun El Atrouss à la fin de l’année 2022, le président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani avait affirmé que les travaux de la route Tintane–Touil commenceraient à la mi-2023. Il avait également promis que la prefecture bénéficierait d’une part substantielle du développement, et qu’elle serait l’objet d’une attention particulière de l’État.
Des paroles qui ont ravivé l’espérance dans les cœurs, déclenchant une attente fiévreuse d’un avenir meilleur, ordonné et paisible, à l’image d’un poème patriotique bien écrit.

Mais entre les promesses présidentielles et la réalité vécue, Touil reste prise au piège des pistes sablonneuses, saigne sur les flancs des dunes, et endure les traversées douloureuses des oueds desséchés ou torrentiels, dans une quête incessante et risquée vers la « Route de l’Espoir » — espoir qui, à leurs yeux, n’est qu’un mirage lointain.

Ici, l’isolement n’est pas qu’une question géographique. C’est une souffrance vécue au quotidien :

  • Il n’y a pas d’eau potable dans les foyers.
  • Il n’y a pas d’électricité pour illuminer leurs nuits, dans un monde où la lumière est une nécessité vitale.
  • Leurs écoles gémissent sous le poids de structures délabrées, pendant que les rêves des enfants s’échappent à travers les fissures des toitures de fortune.
  • Les rares centres de santé existants, qu’on peut compter sur les doigts d’une main, sont dépourvus d’équipements et de personnel qualifié. Cette carence pousse les malades à traverser la frontière vers le Mali voisin pour se soigner — une réalité poignante qui blesse la conscience nationale.
  • Quant à leurs jeunes, ils ne figurent jamais dans les nominations hebdomadaires de la fonction publique. Les bulletins d’information à télévision (dite nationale) qui les annoncent ne suscitent plus la moindre attention dans les foyers de Touil, car l’idée même d’y voir un nom du village semble absurde, comme si l’État ne les reconnaissait pas comme citoyens à part entière.

Et pourtant…
Ce peuple ne se mesure pas à la précarité de son quotidien, mais à la grandeur de ses valeurs.

Des gens généreux, dignes, profondément attachés à leur terre.
Ils vivent dans le calme, préservent l’honneur, pratiquent la patience avec noblesse.
Ils ne crient pas dans les rues,
Ne bloquent pas les routes,
Ne manifestent pas,
Ne brûlent pas de pneus,
Ne boycottent ni l’école ni le travail,
Ne tournent pas le dos à leur patrie,
Et ne se livrent pas à l’injure des responsables, même dans la détresse.

Ils combattent par la patience,
résistent dans la dignité,
et portent la nation au fond de leur cœur, sans attendre de reconnaissance.

Ils ne réclament pas des privilèges,
mais un simple droit : avoir leur part dans leur propre pays,
comme tout autre citoyen de cette République.

Alors…
Le nouveau gouvernement entendra-t-il enfin la voix de ces cœurs sincères ?

L’État rouvrira-t-il ses registres pour y écrire, en haut de page :
Touil mérite une vie digne ?

Touil n’est ni perdue ni inconnue.
Elle est dans nos cœurs.

Il est temps pour l’État d’ouvrir une fenêtre de lumière,
et de refermer une longue page d’oubli.

Le fera-t-il enfin ?
Le rêve deviendra-t-il une patrie réelle pour les habitants de Touil ?

Tel est notre vœu.
Et notre prière sincère, que nous adressons à Dieu, le Très-Haut :

« Dieu ne laisse jamais perdre la récompense des patients. »

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