Le projet gazier Greater Tortue Ahmeyim (GTA), situé à la frontière maritime entre la Mauritanie et le Sénégal, entre progressivement en phase opérationnelle. Selon les termes du contrat conclu avec British Petroleum (BP), une partie de la production de la phase 1 est destinée à l’exportation, tandis qu’une autre portion est prévue pour l’approvisionnement des marchés domestiques en Mauritanie et au Sénégal.
À ce jour, deux cargaisons de gaz naturel liquéfié (GNL) ont été exportées depuis le terminal offshore :
🔹 Première cargaison – 22 février 2025
- Volume chargé : environ 79 000 tonnes de GNL
- Destination : Chine
- Valeur estimée : 60,4 millions de dollars
🔹 Deuxième cargaison – 22 mai 2025
- Volume chargé : environ 67 000 tonnes de GNL
- Destination : Cape Town, Afrique du Sud
- Valeur estimée : 43,4 millions de dollars
Ces exportations inaugurales marquent une étape clé dans l’intégration de la Mauritanie au marché mondial du GNL. Mais c’est surtout la visite du président Mohamed Cheikh El Ghazouani le 22 mai 2025 sur le site du projet qui a suscité un regain d’intérêt national.
Dans un discours largement attendu par les Mauritaniens, le Président a réaffirmé les engagements de l’État à faire de ce gisement un levier réel de développement. Il a promis des retombées concrètes en matière de contenu local, de formation professionnelle et de développement économique durable.
Ce message présidentiel a redonné espoir à une population parfois désabusée, surtout après certaines déclarations officielles antérieures qui avaient minimisé l’impact du GTA sur la vie quotidienne des citoyens.
Parmi les attentes prioritaires figure la connexion du gisement GTA à Nouakchott par pipeline. Cette infrastructure est considérée comme stratégique pour :
- Alimenter les centrales électriques locales, réduisant ainsi la dépendance énergétique ;
- Assurer un approvisionnement durable en gaz domestique, pour alléger les charges des ménages ;
- Lancer une nouvelle phase d’industrialisation, notamment dans les secteurs de la pétrochimie, des engrais, du fer, du cuivre et des produits halieutiques.
Si les premières cargaisons symbolisent une percée vers les marchés mondiaux, c’est l’appropriation nationale du gaz – par la transformation locale et l’accès équitable à cette ressource – qui en déterminera le véritable succès. Les prochains mois seront décisifs.
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